Vous avez été infiltré par une taupe durant vos récentes activités navales et militaires. Nos services ont pu se procurer son rapport. Ci-dessous sa retranscription intégrale.

 
 
 
 Open500 GPEN roscanvel
 

Prologue:

Le 19 janvier 1499, la très adulée et visionnaire duchesse Anne de Bretagne décreta que l'accès aux routes se son pays seraient éternellement public et gratuit. Au moment d'absorber la dite duchesse en 1499, le royaume de France, pas encore Jacobin, et pour cause, jugea opportun d'entérinner ce voeu. Le principe ayant etonnement survecu aux guerres et à la révolution, la caravane des Open 5.00 jouit encore de cet agrément pour ses campagnes armoricaines. Qui dit pas de péage, dit pas d'autoroute . Pas d'autoroute, pas d'aires glauques et insipides mais, en lieu et place, une succession de "villages-étape". En clair, de charmantes bourgades rurales qui, légitimmement  soucieuses de ne pas devenir une bande d'arrêt d'urgence, se sont faites habilement contourner mais, ce faisant, ont versé dans un calme un rien... plat. D'où cet opportun fléchage, d'autant plus notable que nous parlons ici de l'itinéraire traversant l'Arcouët de part en part, soit la plus pure ruralité bretonne. Donc, nous faisons notre première escale à Bédée pour s'attabler au "Routier" du bourg et déguster l'inévitable saucisse cuite à la flamme. Pittoresque! Dirons-nous pudiquement...

 

Etablissement sur zone:

Nous trouvons le plus serviable des équipiers déjà à pied d'oeuvre, en train de terminer le gréage de son deuxième bateau sur les trois qu'il manutentionnera dans sa journée. Merci Benji (et la monotypie). Il faut nous hâter pour mettre à l'eau car nous sommes tenus autant par la réservation de la galette en front de mer au Veryac'h que par la marée  descendante. Dont acte, premier regroupement chez Mémé Germaine. On notera que la gastronomie y a pris le pas sur l'ambiance musicale d'antan. On dilue cette déception dans la blonde trouble de la presqu'île, son ressac prenant un peu à froid tantôt les paupières, tantôt les neurones de vos serviteurs. L'occasion d'aller découvrir les quartiers tous frais rénovés du port de Camaret, engageante surprise.

 

Entrée en matière:

Seule différence matérielle entre ce prestigieux événement et les festivals plus classiques: l'horaire et le briefing d'introduction sont bien militaro-fédéralistes. L'openiste moyen est donc partiellement animé et assez peu concentré sur le propos de notre homme en noir pour ce week-end: le très Varo-finistérien Jean-Yves Le Floc'h. Envisageant la durée du séjour et le programme déjà rigoureusement établi, nous appréhendons rapidement l'indigestion de bananes qui nous est promise. Le Commandant de notre flotte surgit et dans sa vigueur toute diplomate, motive l'Homme de Loi à nous concevoir un parcours de divertissement pour plus tard dans le week-end. On s'élance donc sur nos joujous, habités par la mission de courir coûte-que-coûte les 4 premières manches exigées par les autorités au patron pour valider la régate et maximiser l'intensité sportive.

 

GPEN comiteNous passons une première journée d'abord patiente puis intense, à enchainer des bananes à peine splittées par un ou deux rappels à la ligne et à la raison. En guise d'incubation, nous avons droit à un temps typique de Juin en Finistère: pour ceux qui connaissent mal, c'est une luminosité et une hygrométrie comparables à novembre en Pas-de-Calais. Ayant amplement épuisé notre trop-plein d'adrénaline, nous voilà de retour aux charmes indicibles du Fortin numéro 3, modèle 1846 de Roscanvel et de sa cale. Sous la tente de notre sponsor "CENSURE", nous avons le bonheur, l'honneur et la timidité de découvrir pléthore de pâtisserie et une tireuse impeccablement homologuée. Se noue alors l'intimité du week-end: constatant notre enthousiasme pour ces attentions et notre intérêt distant pour le général provisoire consciencieusement affiché, la puissance invitante prend définitivement la mesure notre troupe folklorique. S'en suit un apéro puis un dîner de rois au couscous gargantuesque, prestigieurisé par la présence dans le désordre de: marines photos, deux presses, un Amiral pour, un Vaisseau de capitaines et une paire de maires. Incapables de résister à l'euphorie subséquente, on s'emballe et on promet l'apéro du lendemain et un échange d'embarcation à la nuée de timoniers qui arment notre escorte. Une visite à la nouvelle taule de l'ex-tenancier de la Rhumerie de Camaret et à la bannette!!!

 GPEN Jour1 Leader

 

Cœur du sujet:

GPEN NavD'accord il fait grand beau mais la pétole thermico-changeante n'est pas digne de la pointe Atlantique. On aurait pu s'impatienter! On part quand même au zénith et le Jean-Claude, toujours habité par sa mission, enfile les manches comme des perles, n'hésitant pas à dégainer son pavillon noir pour mettre au pas ce troupeau de pseudo-rebelles. Il a donc pu adopter une posture plus relâchée et nous mander sur un parcours naturel à la saveur très historique: on part se faufiler entre l'île de Quarantaine et sa voisine l'Ile Aux Morts, où sont enterrés les nombreux ceux qui n'y survivaient pas. On y construit ultérieurement une poudrière, autant vous dire que la beauté de l'endroit ne suffit pas tout-à-fait à égayer l'ambiance. Je rappelle à ceux qui ne se sont pas suffisamment documentés que notre intrigue se déroule juste sur l'envers de l'Ile Longue, où roupillent tranquillement quelques milliers de kilotonnes de têtes nucléaires. Permettez-moi de vous dire que la rigolade est moins franche qu'ailleurs.

 

GPEN Portant

 

 

GPEN ConvivialOn pourrait croire qu'on accuse un brin de lassitude après ces déjà deux jours bien pleins. Que Nenni! L'openiste étant marin de parole, chacun y est allé de sa bourriche suite aux promesses de la veille et la horde ayant à peine touché terre se rue à l'assaut: " Sus au mollusque!!". Armés comme un cuirassé, nous éventrons les coquilles adverses dans le désordre et à plusieurs, partageant le banquet avec nos chers anges gardiens. Ils n'avaient pas douté que les engagements seraient tenus et avaient pour leur part avitaillé le Fort en tartines et en Pinot. Rassérénés par ce préambule, nous nous mettons en campagne pour rallier le barnum de Lanvéoc et son cochon grillé. N'étant pas âmes à foule, nous empannons vers les côtes plus familières de Mémé Germaine, non sans embarquer le sieur Président à notre bord. Arnaud ayant lui enrôlé l'équipage de ses connaissances, c'est un ensemble composite qui devise en surplomb de la plage. Ayant du flair, la célèbre réplique de la frégate du Comte de Lafayette, choisit cette heure et cet endroit pour mouiller à quelques encablures de nous. Ne me demandez pas comment nous avons reconnu sa silhouette au seul halo de ses projecteurs de pont mais le doute ne nous a pas effleuré. Sans doute qu'avoir tiré quelques bords bord-à-bord avec La Recouvrance quelques semaines auparavant a développé notre intuition.

 

Dénouement:

GPEN RaidLa météo se répétant et le comité se détendant un rien, on dormit un peu plus mais surtout on honora l'autre promesse du weekend. Tout le monde sur l'eau dans un joyeux bordel et que chacun embarque un invité au pif! Chaleureux et disciplinés comme on les connait, les Opens se retrouvent ni une-ni deux aux quatre coins du plan d'eau, qui devisant avec son passager, qui tirant des largues sous spi, souvent les deux à la fois. Terrifié par une telle anarchie, ses mouilleurs aux abonnés absents, le chef s'époumone dans sa radio, pour rapidement réaliser son impuissance et finalement voir tout rentrer dans l'ordre alors que les conditions s'établissent. Trop pressé, même! Quelques oscillations à retardement l'obligent à annuler les premiers départs mais, obstiné comme un Haddock, il parvint vaille-que-vaille à nous faire terminer ses quatre manches forfaitaires et ainsi homologuer le record de manches des séries présentes!! Vous connaissez le cérémonial: les tâches s'auto-répartissent, les remorques virevoltent, les téméraires se mouillent donc, clapot ou pas, l'attelage arpente la cale et l'atelier mise-à-la route est ouvert!!! On ne part que demain, la tireuse carbure au poil, le rituel se prolonge donc au-delà des habitudes. Puis, départ pour l'Ecole Navale, paella traditionnelle, remise des prix. Ca a l'air classique présenté comme ça mais il faut reconnaitre que la dimension du lieu et l'allure de nos marins en tenue en impose quand même. Quitte à ne pas être peinards dans notre coin, le nombre et la diversité des camarades des autres classes est un spectacle divertissant. On part se rincer mutuellement à la rhumerie pour conclure.

 

Epilogue:

On a la journée devant nous, retour de grand weekend, y aura des bouchons, partons cools! On cherche le petit dej', on se gare devant le premier bistrot et qu'é qu'on voit sur la bagnole d'à côté? "Petit déjeuner à la ferme aujourd'hui". Gouteux, bucolique, improbable, nickel, quoi!!! On repart.... paisibles... Coup de fil, galère, roulement pété, no problem, on est derrière, on vous rejoint sauf que... sauf que pour le retour on a pris Lorient. Bon, pas grave... On repart, il fait faim, village-étape, je vous la refais pas, seul rade ouvert, on poireaute, complète-salade-beurre-sucre. On repart, bouchon, Rennes, bouchon, détour, bouchon, Le Mans, bouchon, bouchon, quelle heure le vol? OK. Bouchon, bouchon, poireaute, voisin: Bertrand Piccard. Maison. Boulot. On va aux Tas de Pois? On envoie le spi? Bon vent, l'eau est bonne, y a du soleil......

 

GPEN CVR

A propos de nous:

L'Asopen 500 est l'association des propriétaires d'Open 5.00. Nous contribuons au développement de la pratique de l'Open 5.00.
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